5 ans après un diagnostic de cancer du sein, combien de femmes pratiquent encore une activité physique ?
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
Une étude française montre que seulement un quart des femmes ayant eu un cancer du sein pratiquent encore une activité physique de manière régulière cinq ans après le diagnostic.
Et pourtant, l’intérêt de l’activité physique post-cancer du sein est maintenant bien établie. En effet, une récente méta-analyse a mis en évidence qu’elle permettait de réduire la mortalité post-cancer du sein, de diminuer la fatigue, la dépression, et d’augmenter la force musculaire et la qualité de vie.
L’espérance de vie à 5 ans post-cancer du sein est de 88%. Celle-ci a nettement progressé au cours des dernières décennies grâce au programme national de dépistage et aux progrès thérapeutiques. De fait, la récidive du cancer et la diminution de la qualité de vie après un cancer du sein, constituent aujourd’hui de réels sujets de santé publique.
Méthodologie
Les données analysées sont celles de 723 femmes atteintes de cancer du sein et qui ont participé en 2012 et 2013 à l’étude nationale VICAN.
Principaux résultats
L’âge moyen de la population était de 50,5 ans. La majorité des femmes (81,4%) avait un cancer du sein diagnostiqué à un stade précoce, et il était de sous-type triple négatif pour 11,6% d’entre elles. La quasi-totalité (99,4%) avaient eu une chirurgie, 86,4% une radiothérapie, 55,9% une chimiothérapie et/ou un traitement adjuvant par hormonothérapie (67,0%). Cinq ans après le diagnostic, elles étaient 21,6% à avoir des séquelles importantes et 45,7% des séquelles modérées. Les symptômes les plus fréquents étaient la fatigue, des difficultés à mouvoir correctement leur bras, des douleurs, un lymphœdème.
Si un tiers des femmes avaient adopté une hygiène de vie saine, un quart continuaient à consommer régulièrement de l’alcool, 21% fumaient et 42% étaient en surpoids. Les analyses de cette étude révèlent que 13,4% des femmes ne pratiquaient pas d’activité physique cinq ans après le diagnostic de cancer du sein. La majorité (60,6%) en pratiquait occasionnellement et elles n’étaient qu’un peu plus d’un quart (26,0%) à avoir une activité physique régulière.
Près de la moitié de la cohorte (45,2%) pratiquaient moins d’activité 5 ans après le diagnostic qu’avant celui-ci, et 5,5% avaient totalement arrêté toute activité physique.
Si la majorité des femmes (62,2%) avaient conservé un poids stable cinq ans après le diagnostic de cancer, 27,4% avaient pris 5 kilos ou plus durant cette période de suivi. Ces dernières étaient plus susceptibles d’être jeunes, d’avoir au moment du diagnostic du cancer un poids déjà important et de présenter un lymphœdème 5 ans après. Ainsi, cinq ans après le diagnostic 41,6% des femmes étaient en surpoids (contre 30,1% au moment du diagnostic).
Celles qui pratiquaient une activité physique de manière occasionnelle ou régulière avaient moins de troubles dépressifs associés et conservaient un IMC normal.
Les femmes qui pratiquaient une activité physique de manière occasionnelle étaient plus susceptibles que les autres de recourir à la médecine non conventionnelle. Celles qui pratiquaient régulièrement une activité physique avaient quant à elles, une meilleure qualité de vie mentale et avaient récupéré une mobilité normale de leur bras.
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