30% de manifestations articulaires chez les patients MICI traités par anti-TNF

  • Cachen L & al.
  • RMD Open

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir

Une étude française a mis en évidence les points suivants :

  • Environ 30% des patients souffrant de maladie inflammatoire chronique des intestins (MICI) et traités par anti-TNF présenteraient des manifestations musculo-squelettiques, soulignant l’importance du problème.
  • Cependant, seule la moitié seraient des manifestations de type inflammatoire, et parmi celles-ci, un quart seraient concomitantes à une poussée inflammatoire de MICI, un quart à une réaction contre l’anti-TNF et presque 40% seraient paradoxales.
  • Ces manifestations articulaires paradoxales se sont résolues spontanément chez 7 patients sur 10 sans arrêt de l’anti-TNF.

 

Pourquoi est-ce important ?

Les manifestations extradigestives sont fréquentes chez les patients souffrant de MICI. En l’occurrence, les manifestations articulaires touchent 3 patients sur 10. Les atteintes articulaires sont dites paradoxales lorsqu’elles surviennent alors que la MICI est en rémission. Il s’agit d’atteintes comme le psoriasis, les uveites, la sarcoïdose. Cette étude est l’une des plus importantes analyses menées pour évaluer l’occurrence de ces manifestations chez ce profil de patient.

 

Méthodologie

Cette étude rétrospective monocentrique a inclus tous les patients traités par anti-TNF pour MICI entre février 2013 et mai 2017. Les caractéristiques des patients ayant développé des manifestations articulaires ont été étudiées et comparées à celles de patients n’ayant pas développé ce type d’atteinte.

 

Principaux résultats

Sur la période de l’étude, 442 patients atteints de MICI et traités par anti-TNF ont été identifiés (âge moyen 36,2 ans, 50,5% d’hommes). Au global, 16,7% des patients avaient des antécédents de manifestations articulaires inflammatoires avant d’avoir initié le traitement par anti-TNF. Parmi les patients, 64% ont reçu de l’infliximab, 32,4% de l’adalimumab, 3,6% du golimumab. Le suivi moyen était de 5,3 ans.

Sur l’ensemble de la population 30,8% ont développé des manifestations articulaires après une durée moyenne de traitement de 20 mois. Parmi ces manifestations, 13,3% étaient des manifestations articulaires inflammatoires, avec la répartition suivante : 27% de réactions concomitantes à une poussée de MICI, 27% en lien avec une réaction contre l’anti-TNF (par réaction d’hypersensibilité ou perte d’efficacité), et 39% de réactions paradoxales (soit au global 5,2% des individus, n=23).
L’étude n’a pas permis de mettre en évidence des facteurs en lien avec le développement des manifestations articulaires paradoxales. Dans 70% des cas, ces manifestations paradoxales se résolvaient spontanément bien que le traitement anti-TNF était maintenu.

 

Principales limitations

Étude monocentrique.