Quiz express : Chocolat et santé, démêler le vrai du faux

  • Actualités Médicales par Medscape
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Depuis au moins 500 ans, on retrouve des indices d’un effet médicinal du cacao. Le temps passant, nombre de mythes sur l’intérêt du chocolat pour la santé ont vu le jour. Ils étaient plus ou moins confortés par des études aux résultats pourtant parfois discordants. Pour pouvoir échanger sur les bienfaits du chocolat avec les patients, il est important de savoir reconnaître le vrai du faux, les fantasmes et la réalité des études. Testez vos connaissances sur l’effet du chocolat sur la santé grâce à ce quiz en 5 questions.

 

1. Parce qu’il contient des flavonoïdes, le chocolat pourrait être bénéfique pour le système cardiovasculaire. Parmi les propositions suivantes, laquelle se réfère à l’impact des flavonoïdes sur la santé ? (Une seule bonne réponse)

A. Plus les plantes contiennent de flavonoïdes, plus leur consommation majore le risque de survenue de pathologies cardiovasculaires.

B. La plupart des flavonoïdes sont reconnus par les inhibiteurs du NO synthétase chez l’homme.

C. Les transformations habituelles du cacao en chocolat ont pour effet d’augmenter les concentrations en flavonoïdes.

D. L'ingestion de cacao riche en flavonoïdes induit une vasodilatation comme cela a été prouvé lors d’essais cliniques.

 

 

La bonne réponse est la D. Lorsque du cacao riche en flavonoïdes est ingéré, il se produit une vasodilatation qui a pu être mise en évidence de façon expérimentale. Un nombre important d’études a été publié sur l’effet protecteur potentiel des flavonoïdes sur les maladies cardiovasculaires (MCV).  Leurs résultats n’ont pas toujours été concordants. Il semble que plus l’ingestion de flavonoïdes est importante, moins le risque CV est élevé. Cette association pourrait passer par une activation de la NO synthétase humaine par ces substances. C’est donc un ensemble de faisceaux d’arguments qui font dire que le chocolat pourrait protéger des MCV. Toutefois, les méthodes actuelles de traitement industriel du cacao réduisent considérablement sa teneur en flavonoïdes. Il est donc licite de s’interroger sur le véritable potentiel préventif du chocolat, et ce d’autant plus que cette gourmandise est souvent d’une forte teneur en sucre ajouté, qui lui en revanche majore le risque pour le cœur et les vaisseaux.

La Fédération Française de Cardiologie " assure que manger un ou deux morceaux de chocolat noir quotidiennement peut être bon pour le cœur ", pour son effet sur la pression artérielle et son absence de majoration des taux de cholestérol. Cependant, elle rappelle l’importance de garder une bonne hygiène de vie au quotidien : activité physique de 30 minutes par jour, pas de cigarette, consommation de 5 fruits et légumes et éviter le stress… Ce sont les clés pour garder un cœur en bonne santé.

Même l’Assurance Maladie propose sur son site des recettes à base de chocolat à 70% de cacao !

 

2. Parmi les affirmations suivantes, laquelle s’applique au lien entre pression artérielle et consommation de chocolat ? (Une seule bonne réponse)

A. Dans des populations de personnes âgées, il existe un lien inverse entre la consommation de chocolat et la pression artérielle (PA).

B. L’impact de la consommation de chocolat sur la PA semble plus important dans les populations les plus jeunes par rapport aux sujets âgés.

C. Manger du chocolat peut faire baisser la PA systolique, mais n’a pas d’effet sur la diastolique.

D. C’est chez les sujets normotendus (vs hypertendus modérés ou francs) que l’effet du chocolat sur la PA est le plus marqué.

 

 

La bonne réponse est la A. Le cacao et le chocolat font baisser la pression artérielle systolique et diastolique chez les personnes âgées hypertendues. Une étude unique rapporte une relation inverse entre la consommation de cacao et les mesures tensionnelles dans une population d’hommes âgés. Une baisse significative de la pression artérielle a été décrite chez des patients hypertendus (dans la fraction haute de la moyenne ou modérément hypertendus) consommant du chocolat. Il convient néanmoins de noter que dans ces études, le cacao ingéré contient une proportion bien plus importante de flavonoïdes que les chocolats vendus dans le commerce. Ainsi, les participants de l’une des études ont reçu en moyenne 670 mg de flavonoïdes par jour, l’équivalent de 12 barres de chocolat noir ou de 50 barres de chocolat au lait par jour.

 

3. Parmi les propositions suivantes, laquelle s’applique le mieux au chocolat et aux produits dérivés du cacao ? (Une seule bonne réponse)

A. Plus la couleur du chocolat est sombre, plus son taux de flavonoïdes est élevé et son effet préventif cardiovasculaire marqué.

B. Alcalinisé, le cacao est meilleur pour la santé et contient plus d’antioxydants. Son effet protecteur sur le cœur et les vaisseaux est plus net.

C. En fonction de l’origine des fèves de cacao utilisées pour fabriquer le chocolat, l’effet cardiovasculaire potentiel peut différer.

D. Que ce soit le chocolat au lait, le chocolat noir ou la poudre de cacao, tous des produits ont le même effet potentiel sur la santé.

 

 

La bonne réponse est la C. La concentration en flavonoïdes du chocolat diffère selon l’origine des fèves de cacao utilisées dans sa fabrication. Ce n’est pas la couleur ni l’appellation « chocolat noir » qui permet de prédire le taux de flavonoïdes. Au cours de la fabrication du chocolat, l’alcalinisation du cacao extrait des fèves par introduction de carbonate de potassium permet de solubiliser le cacao, de le transformer en pâte et d’en enrichir de goût. Mais cette étape de fabrication a pour conséquence une perte de la concentration en flavonoïdes. Ces procédés d’alcalinisation permettent d’obtenir un chocolat très sombre qui pourrait virtuellement ne contenir aucun flavonoïde. Habituellement, la poudre de cacao ou le chocolat noir contiennent plus de flavonoïdes que le chocolat au lait.

 

4. Parmi les propositions suivantes, laquelle s’applique au lien entre la consommation de chocolat noir et le risque cardiovasculaire ? (Une seule bonne réponse)

A. Le chocolat noir enrichi à l‘huile d’olive améliore la fonction endothéliale.

B. Il est recommandé que le chocolat noir contienne au moins 45% de cacao pour alléguer à cet aliment un effet sur la santé.

C. Consommer quotidiennement du chocolat noir fait baisser le niveau des progéniteurs cellulaires de l’endothélium.

D. La consommation de chocolat riche en flavonoïdes améliore et majore la fonction plaquettaire chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque congestive.

 

 

La bonne réponse est A. Une étude proposée par Di Stefano et coll. indique qu’une consommation quotidienne de barres de chocolat enrichi à l’huile d’olive pourrait améliorer la fonction endothéliale. Dans ce travail, les hommes inclus d’âge moyen consommaient chaque jour 40g de chocolat noir enrichi à l’huile d’olive extra-vierge pendant un mois. Leur niveau de cellules progénitrices endothéliales était majoré à l’issue de cette période.

Chez des insuffisants cardiaques congestifs, il a été noté dans une étude que la consommation de chocolat riche en flavonoïdes pouvait améliorer la fonction vasculaire et inhiber la fonction plaquettaire.

Pour une revendiquer un effet sur la santé, il est recommandé que le chocolat contienne au moins 70% de cacao. Néanmoins, en France, il n’existe pas à ce jour de chocolat ayant reçu officiellement une allégation santé.

 

5. Le chocolat contient de la caféine. Parmi les propositions suivantes, laquelle s’applique à la consommation de caféine ? (Une seule bonne réponse)

A. La demi-vie de la caféine est nettement abaissée chez les femmes enceintes et celles qui utilisent un contraceptif oestro-progestatif à long terme.

B. C’est dans une petite proportion de la population sensible à la caféine que les effets négatifs de la consommation d’une forte quantité de caféine ont été décrits.

C. Les symptômes de manque ressenti à l’arrêt de la caféine sont proportionnels à la quantité habituellement ingérée avant le sevrage.

D. La consommation chronique de caféine abaisse le seuil épileptogène de façon prouvée.

 

 

La bonne réponse est la réponse B. C’est dans un sous-groupe de la population, particulièrement sensible à la caféine, que les effets négatifs de la consommation d’une forte dose de caféine ont été observés.

La demi-vie plasmatique de la caféine est de 3 à 7 h : elle est doublée en fin de grossesse et chez les femmes sous contraception oestro-progestative au long cours.

Les symptômes de manque ne sont pas corrélés à la quantité de caféine ingérée avant le sevrage. Ainsi, Strain et coll. ont rapporté des signes cliniques de manque chez des personnes consommant de 129 à 2548 mg de caféine quotidiennement.

Chez l’animal et dans de rares études cliniques, il a été noté un abaissement du seuil épilepogène en cas de consommation aiguë de caféine, alors que lorsque cet excitant est pris de façon chronique, il semblerait que l’effet soit opposé. Samsonsen et coll. n’ont, pour leur part, pas noté de différence dans la consommation de caféine entre les jours avec crises et les jours sans crises. Il ne semble pas à ce jour, en se fondant sur les données de la littérature, que la caféine soit dotée d’un effet épileptogène.

Ce quiz a été réalisé par le Pr Yasmine S Ali, Présidente du Nashville Preventive Cardiology, PLLC Professeure de médecine, Faculté de médecine de l'Université Vanderbilt, Nashville, Tennessee, É.-U et initialement publié sur Medscape.com et repris par Medscape France.