À quel point les mots peuvent-ils faire mal ?

  • Nathalie BARRÈS
  • Résumé d’article
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À retenir

  • À partir d’enregistrements d’électoencéphalographie (EEG) et d’enregistrements de conductance cutanée, des chercheurs ont comparé l’impact à court terme de la réception répétée d’insultes et de propos positifs ou neutres.
  • Recevoir une insulte serait équivalent à recevoir une mini gifle pour l’individu concerné.
  • L’insulte capte immédiatement l’attention du cerveau contrairement aux compliments.

Pourquoi est-ce intéressant ?

Si l’on sait que recevoir une critique, recevoir un message de rupture, être insulté ou encore faire l’objet de moqueries peut faire mal, on ne connaît pas la manière exacte dont les mots délivrent leur charge offensive, émotionnelle négative au moment où ils sont lus ou entendus. Or, les insultes sont courantes dans nos sociétés avec des conséquences potentiellement graves pour les individus.

L’objectif de cette étude est d’examiner s’il existe des preuves factuelles d’adaptation différentielle entre la réception répétée d’insultes, de propos neutres et de compliments.

Méthodologie

Des enregistrements d’EEG et de conductivité cutanée ont été réalisés pour comparer l’impact à court terme d’insultes verbales telles que « Linda est une idiote » ou « Paula est horrible » à celui d’évaluations positives comme « Linda est un ange », « Paula est impressionnante » et de descriptions neutres factuelles, exemple « Linda est étudiante ». Les chercheurs ont mesuré l’impact du propos, seul, répété de manière massive, en utilisant le nom de la personne ou celui d’une autre personne.

Principaux résultats

Cette étude a inclus 79 participants, tous étudiants universitaires (âge moyen 21 ans, non dyslexique et sans trouble neurologique).

En condition de laboratoire – pas d’interactions réelles en “vraie vie” – les chercheurs ont montré que les insultes pouvaient toujours « atteindre » l’individu et ce même après répétition de l’acte. Les insultes étaient perçues comme l’équivalent de « mini gifles » par l’individu qui les recevaient. Les compliments répétés ont suscité moins d’effet (mesuré à l’EEG) soulignant une moindre attention allouée aux situations interpersonnelles positives que négatives répétées.

Principales limitations

L’impact des insultes est ici montré dans un cadre artificiel seulement, sans possibilité d’évaluer leurs effets émotionnels réels.