Monographie complète
1.DENOMINATION DU MEDICAMENT
HEXASTAT, gélule
2.COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Altrétamine.......................................................................................................................... 100 mg
Pour une gélule
Excipient(s) à effet notoire : Amidon de blé (gluten), lactose
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
3.FORME PHARMACEUTIQUE
Gélule
4. DONNES CLINIQUES
4.2.Posologie et mode d'administration
Posologie
La dose totale quotidienne doit être répartie en 2 à 3 prises données après les repas et avant le coucher.
En fonction de l'indication, de l'état du malade et des renseignements fournis par la surveillance hématologique et clinique, les posologies moyennes sont les suivantes :
· En monothérapie, la dose habituelle est de 260 mg/m2 par jour, pendant 14 à 21 jours consécutifs. A répéter tous les 28 jours.
· En cas d'association, la dose indiquée en monothérapie peut être diminuée en fonction de l'association avec un ou plusieurs cytostatiques ou cytolytiques, habituellement 150 mg/m2/j pendant 8 à 14 jours. A répéter tous les 28 jours.
Population pédiatrique
Sans objet.
Mode d'administration
Voie orale
4.3.Contre-indications
Ce médicament est contre-indiqué en cas de :
· Grossesse et allaitement.
· Hypersensibilité ou intolérance au gluten, en raison de la présence d'amidon de blé (gluten).
· Association avec le vaccin contre la fièvre jaune (voir rubrique 4.5).
· Association avec la phénytoïne à visée prophylactique (voir rubrique 4.5).
4.5.Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
Associations contre-indiquées
+ Phénytoïne à visée prophylactique décrit pour doxorubicine, daunorubicine, carboplatine, cisplatine, carmustine, vincristine, vinblastine, bléomycine, méthotrexate :
Risque de survenue de convulsions par diminution de l'absorption digestive de la phénytoïne par le cytotoxique.
+ Vaccin antiamarile :
Risque de maladie vaccinale généralisée mortelle.
Associations déconseillées
+ Vaccins vivants atténués (sauf fièvre jaune) :
Risque de maladie généralisée éventuellement mortelle. Ce risque est majoré chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-jacente. Utiliser un vaccin inactivé lorsqu'il existe (poliomyélite).
Selon des données cliniques limitées, il n'est pas recommandé d'utiliser conjointement l'altrétamine avec la pyridoxine, en raison d'un risque de diminution de l'efficacité du cytotoxique et ce, malgré une diminution de sa neurotoxicité.
Associations faisant l'objet de précautions d'emploi
+ Phénytoïne, en cas de traitement antérieur à la chimiothérapie décrit pour doxorubicine, daunorubicine, carboplatine, cisplatine, carmustine, vincristine, vinblastine, bléomycine, méthotrexate :
Risque de survenue de convulsions par diminution de l'absorption digestive de la phénytoïne par le cytotoxique. Associer momentanément une benzodiazépine anticonvulsivante.
Associations à prendre en compte
+ Ciclosporine (et, par extrapolation, tacrolimus) décrit pour doxorubicine, étoposide :
Immunodépression excessive avec risque de lymphoprolifération.
Communes à tous les cytotoxiques :
Anticoagulants oraux : en raison de l'augmentation du risque thrombotique lors des affections tumorales, le recours à un traitement anticoagulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle s'ajoute l'éventualité d'une interaction entre les anticoagulants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse imposent, s'il est décidé de traiter le patient par anticoagulants oraux, d'augmenter la fréquence des contrôles de l'INR.
4.6.Fertilité, grossesse et allaitement
Grossesse
Les études effectuées chez l'animal ont mis en évidence un effet tératogène.
En clinique, il n'existe pas actuellement de données suffisamment pertinentes pour évaluer un éventuel effet malformatif ou fœtotoxique de HEXASTAT lorsqu'il est administré pendant la grossesse.
Ce médicament est contre-indiqué au cours de la grossesse.
Allaitement
Le passage dans le lait maternel de l'altrétamine n'est pas connu. En raison de la possible toxicité de ce médicament pour le nouveau-né allaité, l'allaitement est contre-indiqué en cas de traitement de la mère par HEXASTAT.
Fertilité
Sans objet.
4.7.Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
HEXASTAT n'a aucun effet ou un effet négligeable sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines, sauf quand le patient montre des symptômes d'une neurotoxicité (voir rubrique 4.8).
4.8.Effets indésirables
· Toxicité hématologique habituellement modérée : thrombopénie, granulopénie, anémie.
· Toxicité neurologique possible (en cas de traitement prolongé), mais réversible : neuropathies périphériques sensitives et motrices, manifestations centrales (confusion, agitation, dépression, hallucination),
· Intolérance digestive à type de nausées, vomissements, perte d'appétit, et occasionnellement diarrhée,
· Réactions cutanées possibles (rash, prurit, lésions eczémateuses),
· Cystites,
· Aménorrhée, azoospermie.
Population pédiatrique
Sans objet.
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : www.ansm.sante.fr.
4.9.Surdosage
Jusqu'à présent, aucun cas de surdosage aigu n'a été rapporté. En cas de surdosage, on doit s'attendre à une exagération des effets secondaires. On pratiquera quotidiennement une numération formule sanguine pour guider d'éventuels gestes symptomatiques.
Population pédiatrique
Sans objet.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1.Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : AUTRES ANTINEOPLASIQUES, code ATC : L01XX03
Mécanisme d'action
Le mécanisme d'action de l'altrétamine n'est pas précisément déterminé. L'activation métabolique préalable de l'altrétamine est nécessaire pour induire une cytotoxicité. Les métabolites de l'altrétamine se lient notamment à l'ADN par des liaisons covalentes.
Effets pharmacodynamiques
Sans objet.
Efficacité et sécurité clinique
Sans objet.
Population pédiatrique
Sans objet.
5.2.Propriétés pharmacocinétiques
Absorption
La cinétique de l'altrétamine a été déterminée chez des patientes présentant un cancer de l'ovaire avancé. Après administration orale de doses de 120 à 300 mg/m2 les pics plasmatiques sont atteints entre 0.5 et 4 heures.
Distribution
Les concentrations maximales atteintes ne sont pas proportionnelles à la dose administrée et varient de 0.2 à 20.8 mg/l.
L'altrétamine et ses métabolites, pentaméthylmélamine et tétraméthylmélamine, se lient respectivement à 94%, 75% et 50% aux protéines plasmatiques.
L'altrétamine se concentre essentiellement dans les tissus à composante lipidique.
Biotransformation
L'altrétamine est métabolisée par les cytochromes P450 essentiellement en dérivés N-methylé éliminés par le rein.
Élimination
Le temps de demi-vie d'élimination est compris entre 2.3 et 10.2 heures.
Après administration orale de 14C altrétamine (4 mg/kg), chez 2 patients, on a constaté que le pic de radioactivité se situe à 1 heure après l'administration et que la demi-vie d'élimination plasmatique est d'environ 13 heures. On retrouve 61% de la radioactivité administrée dans les urines de 24 heures et 89% dans les urines de 72 heures. 48 heures après l'administration on retrouve 0.1 % dans les fèces.
5.3.Données de sécurité préclinique
Après administration intrapéritonéale chez la souris de 14C altrétamine, le produit se distribue rapidement dans les différents organes, atteignant un maximum à 30 minutes. Les organes excréteurs (foie et reins) ainsi que l'intestin grêle montrent de fortes concentrations de radioactivité alors que de faibles concentrations sont retrouvées dans les autres organes y compris le cerveau.
Le potentiel carcinogène de HEXASTAT n'a pas été déterminé chez l'animal, mais des produits de mécanisme d'action similaire se sont révélés carcinogènes. L'altrétamine est faiblement mutagène sur la souche TA100 de Salmonella typhimurium.
HEXASTAT administré à des rats femelles pendant les 14 jours précédant la fécondation et durant la gestation n'entraîne pas de modification de la fertilité mais diminue la survie postnatale à la dose de 120 mg/m2/jour et est embryolétal à 240 mg/m2/jour.
L'administration d'altrétamine à la dose de 120 mg/m2/jour chez le rat mâle pendant 60 jours avant l'accouplement, entraîne une atrophie testiculaire, une diminution de la fertilité et un possible effet dominant létal. Les rats mâles traités par l'altrétamine à la dose de 450 mg/m2/jour pendant 10 jours présentent une diminution de la spermatogenèse, une atrophie des testicules, des vésicules séminales et de la prostate.
Le traitement de rats à des doses ≥ 60 mg/m2/jour pendant 60 jours induit une augmentation significative du glucose plasmatique accompagnée de modifications morphologiques des cellules pancréatiques (vacuolisation).
8.NUMERO(S) D'AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
· 34009 322 474-0 : 25 gélules sous plaquettes thermoformées (Aluminium/PVC/PVDC).
· 34009 322 475-7 : 30 gélules sous plaquettes thermoformées (Aluminium/PVC/PVDC).
· 34009 322 476-3 : 100 gélules sous plaquettes thermoformées (Aluminium/PVC/PVDC).
10.DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
13 avril 2017
11.DOSIMETRIE
Sans objet.
12.INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Sans objet.
CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE
Liste I
Médicament soumis à prescription hospitalière. Prescription réservée aux spécialistes en oncologie, en hématologie ou aux médecins compétents en cancérologie.
Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement.